Duo de saxophone et percussions AIRS – La virtuosité selon Philippe Leroux et Philippe Hurel

L’objectif du duo est de mettre en valeur la façon tout à fait singulière et distincte des compositeurs Philippe Leroux et Philippe Hurel de travailler la virtuosité dans un duo de musique de chambre.

Biographie

La première collaboration de Louis-Philippe Bonin et David Therrien-Brongo eut lieu en 2013 lors du « Laboratoire de Musique Contemporaine de Montréal », un événement d’une semaine d’ateliers d’interprétation et de composition qui explore, célèbre et crée des liens entre compositeurs et interprètes engagés dans la création de musique nouvelle. Fort du succès de cet échange, les deux musiciens décidèrent de renouer leurs efforts afin d’explorer plus en profondeur la grande qualité du répertoire de musique contemporaine pour saxophone et percussions.
Ceux-ci ont ensuite eu l’opportunité de développer leur jeu avec le chef d’orchestre Cristian Gort (Université de Montréal) et Philippe Leroux (Université Mcgill). Le nom du duo est un hommage à la pièce AIRS de M.Leroux.

En savoir plus

La mission du Duo AIRS est double : promouvoir la transmission de la musique savante pour saxophone et percussion et encourager l’écriture de nouveau répertoire pour les compositeurs émergents et établis.

Ensemble malheureusement peu représenté malgré certaines oeuvres de grande qualité pour ce type de formation, nous sommes convaincus que le duo de percussions et saxophone est un terrain incroyablement fertile pour le développement de nouvelles sonorités et textures musicales. Tous deux des jeunes instruments ayant en commun un répertoire résolument moderne et audacieux, nous croyons qu’il est raisonnable de penser que leur union en musique de chambre ne peut qu’être très inspirant et prometteur autant pour les compositeurs que les interprètes.

Les deux compositeurs mis en vedette dans notre programmation partagent certes de nombreux points communs: il est important de noter l’influence qu’a eu sur eux la musique spectrale, (particulièrement celle de Gérard Grisey, pour lequel ils ont tous deux écrit une oeuvre hommage) sans oublier qu’ils ont tous les deux écrit des pièces solistes importantes pour le saxophone et les percussions et continuent à le faire encore aujourd’hui. Malgré le lot de points communs que nous pourrions continuer d’énumérer ici, ce qui nous intéresse particulièrement sont leur discordances dans leur procédé compositionnel. Plus précisément, notre objectif est de mettre en valeur leur façon tout à fait singulière et distincte de travailler la virtuosité dans un duo de musique de chambre.

Dans  »AIRS » de Philippe Leroux et comme dans de nombreuses de ses oeuvres, celui-ci travaille une  »virtuosité intérieure » en prenant comme point de départ un son, qui, au sein d’un geste continu, évolue au moyen d’un processus d’étirement, de déphasage et de cassure du matériau. Le son du duo est sans cesse travaillé dans son corps: il cherche à unifier l’hétérogénéité, trouver le geste qui va rassembler l’ensemble des matériaux. Dans  »À Bâtons Rompus » de Philippe Hurel, la virtuosité se manifeste par un jeu d’ensemble très dynamique, toujours étroitement lié et imbriqué et articulé par une énergie rythmique complexe qui plonge rapidement les deux instrumentistes dans un très vif esprit de tension.

Quoique très différentes mais complémentaires, nous sommes ravis de défendre ces oeuvres autant passionnantes que difficiles et de faire découvrir aux saxophonistes comme à l’auditoire ces bijoux cachés de la musique française contemporaine.