Strom et Necronomicon: créations canadiennes

Site(s) internet : http://www.huguesleclair.com / http://www.compogagnon.com

Geneviève D’Ortun présente deux créations canadiennes pour saxophone alto, soprano et piano: Strom de Hugues Leclair et Necronomicon d’Olivier Gagnon.

Biographie

Geneviève D’Ortun est une saxophoniste de formation classique et contemporaine (Conservatoire de musique de Montréal, Université de Montréal) passionnée de création, d’improvisation, de musiques du monde, de théâtre et de littérature. Après avoir voyagé comme multi-instrumentiste, elle fait carrière sur scène, sur disque et en enseignement en Acadie (Canada) pendant une dizaine d’années. Elle habite présentement Montréal et partage son temps entre l’exploration, la création aux saxophones, la performance, l’enseignement et le chant.

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À la base du projet se trouve un désir de voir des imaginaires se rencontrer et se dévoiler à travers la collaboration entre l’interprète et les compositeurs, tous créateurs. Dans sa recherche de sonorités musicales nouvelles, la saxophoniste canadienne Geneviève D’Ortun se nourrit de musiques multiples – jazz, contemporain, musiques traditionnelles. Elle enrichit son langage par le choc et le métissage des cultures.

C’est lors d’un stage de « Circlesongs » mené par Bobby McFerrin en 2014 qu’elle est séduite par l’intrigante musique cyclique du mbira zimbabwéen. Dès son retour à Montréal, elle décrit les sensations rythmique et mélodique de fluidité et de continuité induites par ce style au compositeur Hugues Leclair chez qui ces mouvements circulaires se traduisent par l’image d’une majestueuse rivière. Ce dernier sélectionne alors le poème Die Zeit geht nicht de l’auteur allemand Gottfried Keller qui deviendra l’inspiration principale de Strom (« courant » ou « rivière » en allemand). La pièce qui en résulte, d’une durée de douze minutes, utilise des boucles mélodiques basées sur des modes symétriques à onze notes élaborés par le compositeur. Ces envolées voyagent dans tous les registres des saxos alto et soprano à grands renforts de multiphoniques.

Grande passionnée de littérature et de théâtre, Geneviève D’Ortun s’interroge aussi sur le passage du mot au geste purement musical, et c’est en discutant avec le compositeur Olivier Gagnon de ce concept de poème sonore que l’idée d’une œuvre basée sur une histoire ou un conte s’impose comme la pierre angulaire d’un projet commun de création. Le choix définitif d’Olivier Gagnon de bâtir une pièce qui utilise le Necronomicon (un ouvrage fictif que l’auteur de fantasy H.P. Lovecraft décrit comme un livre de culte ou un grimoire) comme point de départ permet d’imaginer et d’explorer un univers fantastique aux accents rappelant la musique traditionnelle du Moyen-Orient. Dans cette pièce de huit minutes pour saxo soprano solo se mélangent adroitement la microtonalité, le suraigu et les multiphoniques pour créer un tissu mélodique envoûtant digne des contes des Mille et Une Nuits.

Dans sa démarche artistique, Geneviève D’Ortun réserve une grande place au développement d’une esthétique musicale qui traduit sa philosophie de la musique et de l’art. Que ce soit par le biais de l’improvisation, de la composition ou de l’interprétation partagées sur scène, l’objectif de concevoir une manifestation artistique qui tient compte du pouvoir et des effets concrets des vibrations sonores est toujours présent. C’est avec un réel plaisir qu’elle s’allie à d’autres créateurs qui partagent cette vision afin de développer le répertoire contemporain d’œuvres pour saxophones.